Il est bien établi que les perturbations dans la forêt boréale, qu’elles soient naturelles ou d’origine anthropique, affectent le paysage forestier. Qu’en est-il des espèces ayant une grande valeur culturelle pour les communautés qui les utilisent dans leurs pratiques traditionnelles? C’est la question sur laquelle s’est penché Maxime Thomas dans le cadre de son doctorat en sciences de l’environnement à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT).
Le thé du Labrador (Rhododendron groenlandicum) et le bleuet à feuilles étroites (Vaccinium angustifolium) sont les espèces qui ont été ciblées par M. Thomas en raison de leur importante valeur médicinale et nutritionnelle. Les effets de quatre types de perturbations ont été étudiés : les coupes forestières, la présence d’une mine, les secteurs de ligne de transport hydroélectrique et les changements climatiques. Les résultats révèlent notamment que les coupes forestières ainsi que les changements climatiques augmentent la proportion d’espèces feuillues, réduisant ainsi la présence des deux espèces étudiées, majoritairement associées aux forêts résineuses. Pour le thé du Labrador, il a été démontré que son potentiel médicinal diminue à proximité d'une mine, mais augmente lorsqu'il se trouve sous une ligne hydroélectrique. En revanche, aucune de ces perturbations n'a affecté le bleuet à feuilles étroites. Cependant, la présence de potentiels polluants dans les deux plantes concernées doit être examinée avant de tirer des conclusions quant aux effets sur la santé humaine. Ces travaux de recherche mettent en lumière les effets complexes des perturbations sur les espèces ayant une importance culturelle pour les communautés autochtones.
C’est sous la direction de Nicole Fenton, professeure à l’Institut de recherche sur les forêts (IRF), que Maxime Thomas a soutenu sa thèse intitulée « Effet des perturbations d’origine anthropique sur deux espèces d’importance culturelle » le 12 juin dernier. La codirection était assurée par Mebarek Lamara, professeur à l’IRF et Hugo Asselin, professeur à l’École d’études autochtones.