Reconnaissance territoriale
Démarche de cocréation
Une démarche de cocréation sincère
C'est suite à l'amorce d'une démarche de cocréation sincère et soutenue avec des membres des communautés autochtones que l'UQAT a adopté un principe de reconnaissance territoriale. Le Service Mamawi Mikimodan (faire ensemble) a coordonné la démarche menant à l'élaboration du principe de reconnaissance territoriale de l'UQAT. Ce service, rattaché au Vice-rectorat à la réconciliation et au développement international et partenarial (VRRIP), offre un soutien à la réconciliation par l'éducation et le dialogue et s'assure de travailler en étroite concertation avec les Premiers Peuples.
Mise en place d'un comité de travail multidisciplinaire
Un comité ad hoc et paritaire a été créé avec le mandat de réfléchir à la notion de reconnaissance territoriale dans le but d'élaborer un énoncé représentatif et pouvant se concrétiser via des actions concrètes au sein de l'UQAT.
Membres du comité de reconnaissance territoriale :
- Sébastien Brodeur-Girard, École d'études autochtones, UQAT
- Frédérique Cornellier, Service Mamawi Mikimodan, UQAT
- Sipi Flamand, Atikamekw Nehirowisiw, étudiant au deuxième cycle, UQAT
- Nadine Gaudaur, Anicinape, Timiskaming First Nation
- Chantal Gervais, Pavillon des Premiers-Peuples (Campus de Val-d’Or), UQAT
- Tom Mapachee, aîné anicinape, Pikogan
- Isabelle Mapachee, Anicinape, Pikogan
- Janet Mark, Eeyou, Service Mamawi Mikimodan, UQAT
- Allan McLaren, Anicinape, Timiskaming First Nation
- Bérénice Mollen-Dupuis, Innu, Service de la formation continue, UQAT
- Philippe Nadon, étudiant au troisième cycle, UQAT
- Kevin Papatie, Anicinape, Kitcisakik
- Véronique Paul, Unité de formation, de développement et de recherche en éducation en milieu autochtone, UQAT
- Éric Rosa, Institut de recherche en mines et environnement, UQAT
- Linh Tran, Vice-rectorat à la réconciliation et au développement international et partenarial, UQAT
Pour l'élaboration d'un principe authentique
Les travaux et réflexions du comité de reconnaissance territoriale se sont échelonnés sur plusieurs mois. Le mot Pekact, qui signifie « prendre le temps », a ponctué l'avancement des réflexions et des décisions du comité dans le but de respecter la cadence et l'engagement de chacun et chacune, tout en s'inscrivant dans un désir formulé par les Autochtones de faire les choses avec soin, sans se presser.
Ce rythme a permis de laisser les réflexions émerger et a mené à la mise en forme d'un principe solide, vrai et approuvé par l'ensemble du groupe. Ainsi, les membres se sont rencontrés à plusieurs occasions, alors que des rencontres de travail se sont déroulées de janvier au mois de novembre 2022.
- Hiver 2022 Mise en place du comité et amorce des réflexions En savoir plus
- Printemps-été 2022 Rencontres avec des personnes invitées, échanges, recherche et documentation en lien avec la reconnaissance territoriale En savoir plus
- Été 2022 Rédaction de l'énoncé par le sous-comité de rédaction En savoir plus
- Automne 2022 Validation du principe par le comité En savoir plus
- Automne 2022 Début des consultations internes à l'UQAT En savoir plus
- Hiver 2023 Adoption du principe par le conseil d'administration de l'UQAT En savoir plus
- Été 2023 Lancement du principe de reconnaissance territoriale En savoir plus
Au fil des réflexions
La démarche de cocréation a été marquée par des discussions, des rencontres et des lectures à propos de la reconnaissance territoriale, qui ont soutenu et enrichi le processus. Des mots-clés significatifs ont émané des discussions et permettent de bien saisir les subtilités du principe de reconnaissance territoriale en contexte éducatif.
Respect
Le respect est une habileté du savoir-être qui est essentielle dans les relations que nous entretenons. Le principe de reconnaissance territoriale, par son énoncé et ses actions, demande à être mis de l'avant dans le respect des Premiers Peuples, créant ainsi un environnement sain et favorable aux échanges et aux rencontres. C'est grâce à une attitude respectueuse que nous pourrons avancer sur le chemin de la réconciliation.
Reconnaissance
Il est primordial de reconnaître avec respect cet intarissable héritage qui foisonne au sein des cultures autochtones. Il importe de souligner l'apport des Premiers Peuples, en termes de savoirs, de cultures, de langues, d'histoire, de présence, d'éthique, d'ordres juridiques, etc. Cette reconnaissance vient ainsi visibiliser et donner toute la valeur qui lui revient aux peuples autochtones.
Héritage
L'héritage fait référence à la transmission des savoirs, des connaissances et des traditions, de génération en génération. Les ancêtres sont honorés pour ce riche héritage qu'ils ont livré au fil des millénaires.
Rendre visible
Les peuples autochtones font encore face à l'invisibilité dans la société québécoise et canadienne. Il importe de changer cette réalité et de souligner leur présence millénaire.
Croire
Adhérer au principe de reconnaissance territoriale, c'est donc y croire.
Sincérité
Aller de l'avant en prononçant l'énoncé et en se mettant en action vient avec sincérité.
Éviter les répétitions
Les répétitions ne rendent pas l'énoncé plus vivant ou présent. Il importe de choisir les bons moments pour le prononcer ou l'écrire. Comme le dit l'expression québécoise : « Trop, c'est comme pas assez ».
Importance des mots
Comme le démontrent les nombreux allers-retours vécus avec le comité de reconnaissance territoriale, chaque mot a été choisi avec soin afin d'apporter justesse et vérité à l'énoncé.
Engagement
En adoptant le principe de reconnaissance territoriale, l'UQAT énonce clairement qu'elle est prête à pleinement reconnaître l'apport des peuples autochtones à la société, et plus précisément encore au monde de l'éducation. De plus, afin de soutenir le tout, l'institution a la volonté de déployer des actions concrètes.
Levier important
La reconnaissance territoriale devient un levier pour l'université en affichant clairement la position de celle-ci sur le chemin de la réconciliation. Cet engagement permettra également de soutenir les initiatives et les actions concrètes qui seront déployées dans les prochaines années.
Aller plus loin
Un aspect majeur a été nommé dès la première rencontre du comité de reconnaissance territoriale, soit l'importance de lier des actions concrètes à l'énoncé. Selon les membres, sans action concrète, la reconnaissance territoriale perd de son sens et de sa valeur. Ainsi, l'adoption du principe de reconnaissance territoriale représente la première étape, qui se doit d'être suivie par plusieurs pas sur le chemin de la réconciliation par la mise en place de gestes concrets qui reconnaissent la place des Premiers Peuples au sein de l'institution.
Sensibilisation
L'entièreté de la démarche, l'énoncé et les actions concrètes serviront de moyens de sensibilisation afin de rendre visibles les peuples autochtones, de diminuer la méconnaissance à leur égard et de les soutenir dans leur affirmation.
Éducation
L'éducation représente un levier important afin de diminuer l'écart de scolarité entre les peuples autochtones et la population québécoise. Comme le dit si bien Murray Sinclair, juge ojibwe et commissaire pour la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, « C'est justement parce que l'éducation est l'outil principal de l'oppression des peuples autochtones et de l'éducation erronée de tous les Canadiens que nous avons conclu que l'éducation est la clé de la réconciliation ».
Dialogue
L'énoncé et les actions qui le soutiennent ouvrent la porte vers la rencontre de l'Autre. C'est un appel au dialogue sincère afin de rapprocher les peuples.
Un processus dynamique
Le principe de reconnaissance territoriale est issu d'un processus dynamique et sera amené à évoluer avec le temps. L'énoncé de reconnaissance territoriale et les actions concrètes élaborées par le comité de reconnaissance territoriale seront révisés à intervalles réguliers. Cette validation donnera l'occasion à l'UQAT de consolider dans le temps ses liens avec les Premiers Peuples et de s'assurer que les moyens déployés répondent toujours aux besoins des Autochtones de la région.
Le comité a aussi cru nécessaire d'élaborer 5 facteurs de réussite à l'adoption du principe de reconnaissance territoriale par l'UQAT, afin de s'assurer que soient mises en place les actions concrètes :
- Avoir des budgets cohérents avec les actions concrètes;
- Avoir une personne dédiée à assurer le suivi de la reconnaissance territoriale (service Mamawi Mikimodan);
- Établir une durée de 3 à 5 ans avant un renouvellement;
- Assurer un suivi public des actions concrètes;
- Faire des présentations du guide d'accompagnement à l'interne (sensibilisation du personnel de l'UQAT).