Les milieux humides sont essentiels pour de nombreuses espèces animales et végétales. Néanmoins, ces habitats sont en cours de dégradation à cause des activités humaines. Lors de leur restauration, certains sites miniers se recouvrent d'une couche aqueuse, créant ainsi un milieu humide artificiel. Ces milieux artificiels peuvent différer des étangs naturels par plusieurs aspects tels que la taille, la profondeur, le pH, l’âge et la productivité primaire. Ces différences peuvent impacter la biodiversité qu’ils abritent.
Cette étude vise à comparer le succès écologique des bassins de résidus miniers à celui des étangs à castors en tant qu’habitats pour les amphibiens de l’ouest boréal du Québec. Nous supposons que les bassins artificiels offrent des conditions moins favorables à l’abondance et à la reproduction des amphibiens que les étangs naturels. Nous utiliserons des enregistrements acoustiques et des relevés visuels pour estimer l’abondance et la diversité des amphibiens. Le succès reproducteur et la phénologie seront évalués en mesurant les masses d'œufs et les stades de développement des têtards. Nous analyserons également les caractéristiques physico-chimiques des milieux afin d’expliquer les différences observées. D’après la littérature, nous nous attendons à ce que les bassins artificiels soient des habitats de moindre qualité si leurs caractéristiques diffèrent trop des étangs naturels. Nous anticipons donc une diversité et une abondance plus faibles dans ces milieux, ainsi qu’un succès reproducteur réduit. Si ces habitats artificiels ne présentent pas de risques à long terme, ils pourraient offrir un habitat alternatif aux amphibiens, et partiellement compenser la perte des milieux naturels.
Nicole Fenton, professeure titulaire de la Chaire institutionnelle sur la biodiversité nordique en contexte minier
Institut de recherche sur les forêts
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