Les forêts évoluent en fonction des perturbations naturelles qui influencent leur structure et leur biodiversité. Les feux de forêt constituent notamment une perturbation naturelle clé des forêts boréales et tempérées nordiques. Pendant des milliers d’années, le climat a été le facteur principal contrôlant les incendies. Cependant, au cours des derniers siècles, l’influence humaine a de plus en plus modifié les régimes de perturbation et la composition végétale des forêts boréales. Dans ses travaux de recherche, Daniela Robles, étudiante au doctorat sur mesure en dendroclimatologie à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue a cherché à mieux comprendre comment le climat et les actions humaines ont façonné l’histoire des feux de forêt et influencé l’évolution des forêts nordiques.
Pour l’est de l’Amérique du Nord, des données historiques sur les feux dans les forêts de pin rouge ont été utilisées afin de modéliser l’impact du climat, des incendies et de l’exploitation forestière. Dans cette région, où les changements dans les incendies sont surtout attribuables aux activités humaines, une analyse a mis en évidence l’impact du climat sur les feux entre les années 1700 et 1900. Cette étude a permis de recenser les conditions climatiques propices aux incendies, telles que des anomalies de pression atmosphérique et des températures élevées. Des simulations ont ensuite permis d’examiner la dynamique des perturbations entre 1830 et 2020 en isolant les effets respectifs du climat, des changements de régime des feux et de l’exploitation forestière.
En Suède, une première étude nationale sur l’histoire des feux de forêt depuis 1550 a permis de quantifier l’impact du climat et des activités humaines sur la fréquence des incendies, mettant en évidence des seuils critiques liés à la population et aux précipitations. Les résultats obtenus permettent de mieux comprendre comment les feux de forêt ont évolué sous l’influence du climat et des humains, offrant ainsi des pistes pour mieux gérer les forêts face aux changements environnementaux actuels.
Daniela Robles a soutenu sa thèse, intitulée « Démêler les influences du climat et des activités humaines sur les régimes d’incendies et la dynamique de la composition forestière dans les zones tempérées et boréales de l’hémisphère nord », le 21 février dernier. Elle a réalisé son projet de recherche sous la direction d’Igor Drobyshev, professeur associé à l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT, et sous la codirection d’Yves Bergeron, professeur émérite à l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT, et d’Alexander Kryshen, chercheur au sein du Forest Research Institute of the Karelian Research Centre of the Russian Academy of Sciences.
En savoir plus