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Aménagement d'une forêt de proximité à Val-d’Or dans une démarche d'acceptabilité sociale

13 septembre 2024

Actualité

Annie DesRochers

Un tout nouveau projet de recherche abordant un enjeu actuel en Abitibi-Témiscamingue et à travers le Québec sera mis en œuvre en 2024-2025. En effet, la professeure titulaire Annie DesRochers, directrice de l’Institut de recherche sur les forêts (IRF) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et titulaire de la Chaire industrielle CRSNG en sylviculture et production de bois a récemment obtenu une subvention Alliance du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada pour un projet visant à évaluer l’acceptabilité sociale de travaux forestiers dans une forêt de proximité multiusage, soit la Forêt récréative de Val-d’Or. 

La qualité du paysage : une valeur esthétique, mais aussi affective
La modification d’un paysage environnant peut affecter ceux et celles qui y vivent, notamment en raison de la tendance naturelle à croire que les paysages avec lesquels nous sommes familiers resteront à jamais inchangés. Avec l’augmentation de la demande des produits du bois et la hausse des demandes de conservation des superficies forestières, il est primordial de trouver des solutions qui permettront à la fois d’utiliser cette ressource et d’en préserver les services rendus à la population.

La Forêt récréative de Val-d’Or est majoritairement composée de pin gris, une espèce qui se régénère naturellement qu’après le passage d’un feu, permettant l’ouverture des cônes sérotineux  et la libération des graines. En l’absence de feu, pour assurer la régénération de cette forêt arrivée à maturité, des travaux d’aménagement forestier doivent ainsi être réalisés. Comme la structure de ce type de forêt est dite équienne, c’est-à-dire que les arbres ont le même âge et la même taille, une coupe totale suivie d’un reboisement est l’intervention habituellement utilisée. Ces travaux peuvent cependant diminuer la qualité visuelle du paysage forestier et ainsi générer des conflits entre les usagers qui y pratiquent différentes activités. L’IRF a donc été interpellé par la municipalité régionale de comté de la Vallée-de-l’Or (MRCVO), gestionnaire d’une partie de la Forêt récréative, afin d’évaluer différents scénarios sylvicoles qui pourraient être envisagés pour garder cette forêt productive et en santé, tout en élaborant un processus participatif d’inclusion des besoins des citoyens et citoyennes qui favoriserait l’acceptabilité sociale des travaux. 

Un aménagement forestier sur la base de l’acceptabilité sociale
L’objectif de ce projet est de proposer de nouvelles façons d’aménager la Forêt récréative en concertation avec les différents utilisatrices et utilisateurs, qui sont souvent favorables aux travaux forestiers lorsqu’ils sont réalisés dans un esprit d’écoute, de collaboration et d’innovation. Les coupes partielles ou les coupes à rétention variable, qui permettent à la fois la récolte de bois et le maintien d’un certain couvert forestier, sont davantage acceptées par la population et pourraient être une alternative intéressante aux coupes totales. Des rencontres publiques, des sondages et autres activités participatives auront lieu au cours du projet pour travailler conjointement sur de possibles scénarios permettant de répartir les coupes forestières et les plantations à venir, à la fois dans le temps et dans l’espace. 

Un outil concret de mise en œuvre et d’évaluation de la démarche, pouvant être appliqué à diverses forêts de proximité ailleurs au Québec, où les conflits entre les usagers existent, sera développé par l’équipe de recherche. Parmi les membres qui collaboreront à ce projet, on retrouve le personnel du Service de l’aménagement forestier de la MRCVO ainsi que Miguel Montoro Girona, professeur à l’IRF et spécialiste de l’utilisation des coupes partielles en aménagement de la forêt. Cette démarche collaborative mettra également en commun les expertises de membres du corps professoral, tant dans le domaine des sciences naturelles que des sciences sociales, avec la participation du Laboratoire de recherche participatif sur l'acceptabilité sociale de projets d'exploitation  responsable des ressources naturelles (LASERN). Ce dernier est dirigé par Jérôme Deschênes, professeur à l’Unité d'enseignement et de recherche en sciences de la gestion de l’UQAT et co-dirigé par la professeure Doina Muresanu, qui détient notamment une expertise dans la gestion du changement. Suzanne Durand, professeure retraitée en sciences de la gestion, apportera aussi son expertise au projet, ayant déjà travaillé à l’élaboration de normes de certification dans le domaine minier.

La professeure DesRochers a également bénéficié de l’accompagnement du Décanat à la recherche et à la création de l’UQAT via le Fonds de soutien à la recherche du gouvernement fédéral.

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