La forêt boréale n’en est pas à ses premières perturbations, qu’elles soient d’origine humaine ou naturelle. Étudier le passé permet de comprendre la dynamique spatio-temporelle des peuplements et donc, de renforcer la capacité de gestion et de conservation de la forêt pour le futur. Dans le cadre de son doctorat en sciences de l’environnement à l’Institut de recherche sur les forêts (IRF) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Mathilde Marchais s’est intéressée au peuplier faux-tremble qui se trouve en abondance dans la ceinture d’argile du Québec et de l’Ontario. Elle a soutenu sa thèse consacrée à la reconstitution de la dynamique des quarante dernières années le mercredi 23 août dernier au campus de Rouyn-Noranda.
Les travaux réalisés par la doctorante ont permis d’identifier les variations spatio-temporelles de la distribution de peuplier faux-tremble et de comprendre l’influence de la coupe forestière et des perturbations naturelles subies.
Elle a constaté que l’expansion du peuplier faux-tremble a été substantielle au cours des quarante dernières années, avec une augmentation de 102 % de son abondance sur le territoire. Une phase de forte expansion (+ 70,9 % d’abondance) a été notée dans les années 1980 et de faible déclin dans les années 2000 (- 5,9 % d’abondance).
Mathilde Marchais a aussi évalué le rôle fonctionnel et l’impact des routes sur la distribution des peuplements de peuplier faux-tremble, toujours dans la ceinture d’argile du Québec et de l’Ontario. Il s’avère que les routes semblent avoir favorisé l’expansion de l’espèce, notamment en fournissant des couloirs d’habitat favorables à l’établissement et à la croissance du peuplier faux-tremble.
En contribuant à une meilleure compréhension de la dynamique et des facteurs qui gouvernent une des espèces boréales les plus répandues, l’étude de la doctorante permettra d’améliorer les pratiques de gestion et de conservation des milieux forestiers.
Intitulée « Dynamique d’expansion du peuplier faux-tremble (populus tremuloïdes) dans la forêt boréale coniférienne de la ceinture d’argile », la thèse de Mathilde Marchais a été réalisée sous la direction du professeur à l’IRF Yves Bergeron, ainsi que sous la codirection du professeur à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) Dominique Arseneault.