L’UQAT étudie l’assemblage des communautés végétales des tourbières en Eeyou Istchee Baie-James dans un contexte de changements climatiques

Partant de la prémisse que le monde actuel vit des changements rapides se répercutant à l’échelle de toutes les espèces vivantes (bactéries, animaux, plantes, etc.), Marc-Frédéric Indorf, doctorant en sciences de l’environnement, a soutenu sa thèse portant sur l’exploration des trajectoires potentielles des tourbières du territoire Eeyou Istchee Baie-James d’ici 2100 tout en approfondissant les connaissances floristiques et éco-hydriques de ces milieux. L’objectif est de connaître les scénarios futurs possibles afin de développer des stratégies efficaces en conservation et en développement durable.

En Eeyou Istchee Baie-James, les tourbières occupent entre 12 % et 60 % du paysage selon la région. Ainsi, malgré leur forte présence dans le paysage, de nombreuses lacunes subsistent dans les connaissances sur ces milieux. En partant du postulat que les plantes interagissent avec les caractéristiques physico-chimiques du sol et de l’eau ainsi qu’avec le climat, les communautés de plantes (vasculaires, bryophytes et lichens) sont étudiées comme porte d’entrée dans le fonctionnement de ces milieux. Les résultats de recherche suggèrent que les facteurs environnementaux sont moins importants pour l’assemblage des communautés que d’autres facteurs (biotiques, stochastiques et physiographiques). La modélisation suggère également que les tourbières jamésiennes possèdent des capacités de résilience assez importantes, surtout à des échelles temporelles d’environ 10 ans. Cependant, le maintien à plus long terme du fonctionnement écohydrique nécessitera un changement de communauté végétale afin d’assurer la pérennité du système sous un climat plus chaud et humide.

La thèse de Marc-Frédéric Indorf, intitulée « Étude des tourbières en Eeyou Istchee Baie-James : de l’assemblage des communautés végétales aux scénarios futurs sous l’effet des changements climatiques », a été réalisée sous la direction de Nicole Fenton, professeure et directrice de l’Institut de recherche sur les forêts, et sous la codirection d’Yves Bergeron, professeur à l’UQAT. Monsieur Indorf a soutenu sa thèse avec succès le 28 juin 2023.