Développement durable dans le domaine minier : cinq membres du corps professoral de l'UQAT feront avancer les connaissances grâce à des subventions du Fonds de recherche du Québec

Rouyn-Noranda, 30 août 2022 – Forte d'expertises scientifiques reconnues mondialement, l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) est plus que jamais engagée à contribuer au mieux-être collectif et au développement durable. À ce chapitre, cinq membres du corps professoral issus de l'Institut de recherche en mines et en environnement (IRME), de l'Institut de recherche sur les forêts (IRF) et de l'École de génie, mèneront cinq projets de recherche ambitieux  visant à apporter des solutions tangibles à des enjeux miniers et environnementaux . Ils ont obtenu des subventions totalisant 1 425 000 $ du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, dans la catégorie « Projets de recherche orientée en partenariat / Développement durable du secteur minier II ».  

Professeure Nicole Fenton, IRF : 300 000 $ pour le projet Écosystèmes et paysages de références pour la restauration des crêtes rocheuses dénudées autour de la ville de Rouyn-Noranda
Les paysages autour de la Fonderie Horne ont été profondément changés par les activités de l'usine depuis des décennies. Les crêtes rocheuses dénudées font partie des éléments bien visibles. En raison de leur sol complètement érodé par endroit, les affleurements rocheux représentent des milieux hostiles qui posent des défis particuliers à la renaturalisation.

Le projet de recherche de la professeure Fenton et de ses collaborateurs et collaboratrices à l'IRF vise la renaturalisation de ces affleurements rocheux et autres sites dégradés à Rouyn-Noranda. Les travaux menés permettront d'établir des cibles quant à la proportion des affleurements rocheux qui devrait être dénudée dans un paysage. Ils visent aussi à identifier les communautés de plantes et de microorganismes qui devraient être ciblées ainsi que les zones à prioriser pour les efforts de renaturalisation.

Un plan de renaturalisation des affleurements rocheux et autres sites dégradés sera produit. Les partenaires de l'UQAT dans ce projet sont la Commission géologique du Canada, la ville de Rouyn-Noranda ainsi que la Fonderie Horne.

Professeure Lucie Coudert, IRME : 300 000 $ pour le projet Extraction responsable et valorisation des minéraux critiques et stratégiques issus de la filière fer-titane au Québec
Bien établie au Québec, la filière Fer et Titane assure la disponibilité de ressources minérales devenues indispensables dans presque tous les aspects de notre société. Afin de maximiser l'exploitation des ressources extraites du sous-sol québécois tout en minimisant les quantités de rejets générés, la professeure Coudert propose d'étudier la récupération sélective des éléments d'intérêt, dont plusieurs minéraux critiques et stratégiques par voie hydrométallurgique. Le but de cette méthode est de valoriser certains éléments d'intérêt qui ne le sont pas à l'heure actuelle.

Le projet comprend 2 axes : le développement d'une filière de traitement permettant la solubilisation et la valorisation conjointe de différents éléments à valeur ajoutée, notamment le scandium et les éléments de terres rares ainsi que la mise en solution du titane via le développement de procédés de séparation des impuretés par extraction par solvant et échange ionique. La recherche sera menée par une équipe multidisciplinaire en collaboration avec d'autres chercheurs et chercheuses de l'IRME, des spécialistes de Rio Tinto Fer et Titane ainsi que deux chercheurs de l'Université Laval, soit le professeur Dominic Larivière et le chercheur invité Nicolas Reynier.

Professeure Isabelle Demers, IRME : 225 000 $ pour le projet Évolution biogéochimique des scénarios de gestion et de restauration impliquant des rejets miniers désulfurés
L'exploitation minière génère plusieurs types de résidus solides, notamment des rejets contenant des minéraux sulfureux pouvant entraîner la génération d'effluents contaminés par le drainage minier acide (DMA). La désulfuration environnementale fait partie des approches préconisées pour assurer la gestion des rejets de concentrateur sulfureux puisque les rejets désulfurés causent moins d'impacts sur l'environnement et sont moins coûteux à restaurer.

Toutefois, des incertitudes demeurent quant à l'évolution à long terme des propriétés géochimiques de ces rejets désulfurés, en raison des différentes réactions chimiques et microbiologiques qui peuvent se produire lorsque ces matériaux sont en contact avec l'atmosphère et l'environnement. Le projet de la professeure Demers vise à évaluer la performance à long terme de scénarios de gestion et de restauration impliquant des rejets désulfurés, en considérant leur évolution biogéochimique. 

L'étude se tiendra en laboratoire et sur les sites miniers de deux partenaires industriels, soit la mine Westwood de Preissac et la mine Éléonore dans le Nord-du-Québec.  

Professeure Li Zhen Cheng, IRME : 300 000 $ pour le projet Cartographie de la géologie et surveillance des risques de radiation par l'amélioration de la qualité et l'interprétabilité des données spectrométriques
Les levés géophysiques aéroportés jouent un rôle important pour améliorer la cartographie géologique et optimiser les stratégies de découverte de nouvelles ressources minérales. Ces technologies génèrent des quantités de données tellement imposantes que l'extraction de connaissances pertinentes et l'interprétation des données représentent un réel enjeu.

Le projet de la professeure Cheng vise à améliorer l'efficacité du processus de traitement ainsi que l'interprétation des données spectrométriques, actuellement sous-développée, voire inexistante, au sein de nombreux organismes, notamment gouvernementaux. Une nouvelle méthodologie de nivellement et de corrections complémentaires sera développée pour améliorer la qualité des données spectrométriques recueillies. Puis, une interface utilisateur graphique (IUG) sera déployée afin de permettre une meilleure interprétation géologique des données.

Ultimement, le fait d'exploiter pleinement les données issues des levés géophysiques aéroportés permettra de mieux soutenir l'exploration minière au Québec. La recherche sera réalisée en partenariat avec le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec (MERN) ainsi que le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).

Professeur Mourad Nedil, École de génie : 300 000 $ pour le projet Système d'antenne intelligent corporel pour les mines souterraines profondes
L'exploitation minière souterraine continue de progresser à des niveaux de plus en plus profonds, où les conditions de température et d'humidité sont extrêmes et les dangers (risques d'effondrement, d'incendie, d'explosion et d'air irrespirable) sont nombreux. Par son projet, le professeur Nedil vise le développement d'une nouvelle classe d'antennes portables intelligentes corporelles. Celles-ci pourront être déployées de façon plus optimale dans les mines souterraines profondes grâce à l'utilisation plus efficace de la technologie du réseau sans fil portable (Wireless Body Area Network (WBAN)).

Cette nouvelle génération d'outils liés aux processus de surveillance et de détection permettrait notamment d'améliorer la sécurité des travailleurs et travailleuses. En effet, l'environnement souterrain profond pose différents défis au regard des communications sans fil. Le relief irrégulier ainsi que la présence de machineries en font un milieu hostile à la propagation des ondes électromagnétiques. 

Le projet de recherche sera mené en collaboration avec deux partenaires industriels, soit Télébec (Bell Canada) et Meglab, ainsi que le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec (MERN).

3^e concours pour la recherche en partenariat sur le développement durable du secteur minier
Le programme de recherche en partenariat sur le développement durable du secteur minier vise à inciter les chercheuses et les chercheurs québécois œuvrant dans des champs disciplinaires variés à aider l'industrie minière à relever les défis techniques, environnementaux et technologiques posés par le contexte géologique québécois.

Il s'agit d'un programme qui encourage le partenariat et la collaboration entre plusieurs entreprises ou acteurs-clés du secteur et qui aura des retombées éventuelles à large portée pour le secteur minier. Le montant maximal offert est de 100 000 $ par année pour un maximum de 3 ans.