Marion Blache, étudiante à l'Institut de recherche sur les forêts (IRF) de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) travaille avec des chercheurs du Laboratoire de recherche international sur les forêts froides de l'UQAT sur un projet visant à reconstituer la dynamique de deux espèces de pins endémiques du Canada, le pin blanc et le pin rouge, dont la distribution a diminué au cours des derniers siècles.
Une expédition fructueuse, mais rude
C'est dans le froid extrême du mois de février dernier que le groupe a traversé le parc national de la Mauricie pour y récolter des sédiments lacustres qui permettront de relater l'histoire de ces espèces. Ainsi, des sédiments ont été extraits dans cinq lacs situés à proximité de zones de brûlages dirigés (entre 0 et 2 km) afin de déterminer comment se caractérise le signal en termes de particules carbonisées issues des brûlages dirigés, dans les sédiments. Plusieurs carottes de sédiments ont été récoltées, ce qui nécessitera plusieurs centaines d'heures d'analyse en laboratoire pour l'équipe de recherche. Divers indicateurs seront identifiés comme les grains de pollen, les charbons de bois, les macro-restes végétaux et les restes de chironomes (insectes) afin de reconstituer la dynamique naturelle à long terme de la végétation, des feux et du climat des 10 000 dernières années. Ce projet de recherche contribuera à répondre à des enjeux de conservation liés au pin blanc et au pin rouge.
La collaboration entre l'équipe universitaire et les équipes de Parcs Canada et Ressources naturelles Canada a grandement facilité l'extraction de données et l'accès aux sites d'études. Les travaux de recherche ont ainsi mobilisé plusieurs ressources de ces organisations, dont Raynald Julien (Forêt d'enseignement et de recherche du lac Duparquet de l'UQAT), Dorian Gaboriau (Laboratoire international de recherche sur les forêts froides de l'UQAT), Marion Blache (UQAT et Université de Montpellier), Adam A. Ali (Université de Montpellier), Martin P. Girardin (Ressources naturelles Canada), David Gervais (Ressources naturelles Canada), Kim Charron-Charbonneau (Parcs Canada), Marc-André Lamothe (Parcs Canada) et Judith Jacques (Parcs Canada).