Rouyn-Noranda, 9 décembre 2021 – Trente-six pour cent (36 %) des sapins baumiers se trouvant à l'intérieur d'un peuplement d'une même espèce connaissent des greffes racinaires naturelles. Alors que ces greffes amènent une redistribution d'eau, de nutriments et de produits de la photosynthèse entre les arbres, les arbres greffés sont néanmoins plus sensibles à la compétition intraspécifique par rapport aux arbres non greffés. C'est l'un des constats de l'étude d'Élodie Quer, doctorante en sciences de l'environnement à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), en cotutelle avec l'Aix-Marseille Université, qui a été présentée le 8 décembre dernier.
Pour réaliser sa recherche, la doctorante a ainsi étudié trois peuplements de sapins baumiers en forêt boréale au Québec ayant été excavés hydrauliquement afin de déterminer la fréquence des greffes et de caractériser leurs facteurs de formation. Son étude a démontré que les greffes pourraient ainsi jouer un rôle clé dans la dynamique des peuplements en rendant les arbres plus sensibles à la compétition intraspécifique et potentiellement en accélérant la phase autoéclaircie.
Soulignons que des greffes ont été observées chez plus de 200 espèces d'arbres, mais que leur processus de formation et leur rôle écologique dans les interactions entre arbres restaient encore méconnus.
La thèse d'Élodie Quer, intitulée « Déterminants écologiques et chimiques des greffes racinaires dans les peuplements naturels de sapins baumiers en forêt boréale au Québec », fut réalisée sous la direction d'Annie DesRochers, professeure à l'Institut de recherche sur les forêts de l'UQAT, directrice du doctorat en sciences de l'environnement et titulaire de la Chaire industrielle CRSNG en sylviculture et production de bois, ainsi que sous la codirection de la professeur Virginie Baldy de l'Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Écologie Marine et Continentale, d'Aix-Marseille Université.