Étudier la génétique des arbres pour augmenter leur résistance aux changements climatiques

Rouyn-Noranda, le 10 juin 2021 – Alors que des études récentes démontrent une augmentation du taux de mortalité et un déclin de la croissance des arbres dans les forêts du Canada en raison de la sécheresse et du gel dus au réchauffement climatique, des chercheuses et chercheurs de différents horizons s'unissent pour remédier à cette situation cruciale.

C'est le cas du professeur Mebarek Lamara qui agira comme chercheur principal en collaboration avec des chercheuses et chercheurs de l'Institut de recherche sur les forêts (IRF) de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), de l'Université Laval et de la Direction de la recherche forestière (DRF) du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), dans le cadre d'un important projet intitulé « Intégration de la capacité d'adaptation aux stress environnementaux dans les modèles de transfert de l'épinette blanche ».

Menée en collaboration avec le MFFP et la Coopérative de solidarité en recherche et développement forestier de l'Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec, dont Matériaux innovants Rayonier-Gestion forestière (RYAM) est le partenaire industriel parrain, cette étude vise à contribuer au succès du reboisement de l'épinette blanche dans un contexte de changements climatiques. Pour ce faire, les recherches vont déterminer comment déplacer des sources génétiques de l'épinette blanche vers des nouvelles zones afin qu'elles soient adaptées à l'évolution du climat. Ce déplacement des sources génétiques se nomme la migration assistée et offre le potentiel de maintenir la productivité forestière et de réduire la vulnérabilité des écosystèmes forestiers aux changements climatiques. La migration assistée ne peut être réussie que si elle est effectuée sur la base de bonnes connaissances des différentes sources génétiques. Dans ce projet, des populations d'épinettes blanches seront évaluées pour différents caractères écophysiologiques le long d‘un gradient climatique afin de mieux comprendre leurs plasticités et leurs capacités adaptatives, des données cruciales, mais toujours incomplètes à ce jour.

Grâce à une approche novatrice de modélisation des fonctions de transfert des sources de semences, ce projet, mené sur neuf sites de plantation du MFFP, permettra de bonifier les connaissances et d'examiner la réponse aux conditions climatiques extrêmes des différentes sources génétiques d'épinette blanche utilisées dans le programme de reboisement au Québec.

Soulignons que le projet vient de recevoir une subvention Alliance du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada de 330 000 $ sur trois ans à laquelle s'ajoutent des contributions en espèce et en nature des deux organismes d'appui, pour un total de 544 886 $. Pour RYAM, ces travaux permettront à la compagnie d'acquérir de nouvelles connaissances sur le potentiel d'utilisation des sources génétiques adaptées aux conditions climatiques futures dans une perspective d'amélioration de la productivité des forêts. Pour le MFFP, ces connaissances permettront de guider le choix des meilleures sources génétiques à utiliser lors du reboisement afin que les plantations produisent des tiges de qualité, malgré l'incertitude liée aux changements climatiques.