Rouyn-Noranda, le 1er avril 2021 - Alors que les énergies vertes contribueront à une croissance mondiale en minéraux critiques et stratégiques évaluée d'ici 2050 à 585 % pour le cobalt et à 108 % pour le nickel, l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et l'Université de Lorraine unissent leurs expertises dans le cadre d'un projet de recherche visant à accroître l'autonomie de la France et du Québec en termes d'approvisionnement pour ces métaux stratégiques, notamment pour l'électrification des transports.
En effet, de nombreux pays, dont la France et le Canada, évaluent actuellement les possibilités de sécuriser et de diversifier leur approvisionnement pour ces métaux stratégiques, incluant l'extraction à partir de sources secondaires comme les résidus miniers.
En raison des volumes importants générés annuellement et des teneurs résiduelles en métaux stratégiques non négligeables, les résidus miniers représentent une source secondaire intéressante. Ce projet de recherche prometteur vise ainsi à valoriser les éléments stratégiques contenus dans les résidus provenant de mines inactives, tout en diminuant leur charge en contaminants. Deux principales approches seront utilisées, à savoir la voie « métallurgique », qui consiste à l'utilisation de procédés de séparation minéralogique visant à concentrer les minéraux d'intérêt et la mise en solution du Co et du Ni contenus dans les minéraux, et la voie « agromine », qui consiste à l'utilisation de plantes ayant le potentiel d'accumuler le Co et le Ni et de les extraire des rejets.
Ce projet de recherche collaboratif s'appuie ainsi sur l'expertise complémentaire des chercheuses et chercheurs du Labex Ressources 21 de l'Université de Lorraine (LAbExR21-UL) et de l'Institut de recherche en mines et environnement (IRME) de l'UQAT. Les expertes et experts réunis dans le cadre de ce projet seront en mesure de proposer et d'évaluer des stratégies complémentaires en valorisation, en décontamination et en stabilisation des parcs à résidus miniers. Cette collaboration inclura la formation de personnel hautement qualifié, soit un doctorant en co-tutelle, une ou un postdoctorant et trois stagiaires de 1er cycle, qui seront co-supervisés par les chercheuses et chercheurs des deux universités et qui réaliseront des séjours dans chaque établissement afin de faciliter le partage des connaissances.
Les professeures à l'IRME, Lucie Coudert, Marie Guittonny et Carmen Mihaela Neculita viennent d'ailleurs de recevoir une subvention pour ce projet s'inscrivant dans le thème prioritaire inter-gouvernemental franco-québécois « Environnement, développement durable, et lutte aux changements climatiques », identifié dans le programme FRQNT Samuel de Champlain. En effet, les chercheuses ont obtenu un financement de 10 650 $ par année pour deux ans, soit 21 300 $ du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT), auquel s'ajoutera un appui financier du gouvernement français pour les activités de la partie française de l'équipe composée des professeurs Baptiste Laubie (LRGP), Marie-Odile Simonnot (LRGP) et Jean-Louis Morel (LES). Ce projet de recherche collaboratif bénéficie également d'un support financier de 50 000 $ d'Éléments08, le centre d'excellence sur les minéraux critiques et stratégiques.
Nathalie Cossette
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