Les membres des communautés autochtones doivent faire partie de la solution afin de renverser la pénurie de main-d'œuvre qui affecte à peu près tous les secteurs d'activité. Ils et elles représentent une population jeune, disponible, en croissance et qui souhaite participer au développement économique. Toutefois, la main-d'œuvre autochtone est encore aujourd'hui confrontée à plusieurs barrières à l'emploi. La professeure à l'École d'études autochtones de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Joanie Caron, entreprend une étude qui permettra entre autres de mieux outiller les petites et les moyennes entreprises (PME) dans leur gestion de la diversité culturelle. Afin de mener à bien son projet, la professeure Caron peut compter sur une subvention de 45 000 $ qu'elle vient de recevoir du programme Soutien à la recherche pour la relève professorale 2023-2024 du Fonds de recherche du Québec- Société et culture.
Intitulé « Emploi autochtone : recrutement, insertion professionnelle et rétention au sein des petites et moyennes entreprises », le projet de recherche vise deux objectifs : brosser un portrait de l'employabilité autochtone au sein des PME québécoises et documenter les facteurs favorisant le recrutement, l'insertion et la rétention de cette main-d'œuvre.
« Certaines grandes compagnies, notamment dans le secteur de l'exploitation des ressources naturelles, déploient déjà des mesures favorisant une gestion plus inclusive du personnel autochtone. Je pense entre autres à des programmes de liaison entreprise-communauté, des formations de préparation à l'emploi et à l'organisation d'activités culturellement pertinentes. Malheureusement, c'est plus difficile pour les PME, dont les ressources humaines et financières sont souvent limitées. Il est donc crucial de les soutenir afin qu'elles puissent relever ce défi », explique Joanie Caron, dont le projet répond à plusieurs des appels à l'action lancés par la Commission de vérité et réconciliation du Canada sur le thème de l'accès équitable à l'emploi pour les Autochtones.
À l'heure actuelle, peu d'études sur les facteurs de succès liés au recrutement, à l'insertion et à la rétention de la main-d'œuvre autochtone au sein des PME ont été réalisées au Canada, confirmant l'audace de l'UQAT et des membres de son corps professoral.
À propos de Joanie Caron
Professeure à l'École d'études autochtones de l'UQAT depuis 2022, Joanie Caron est détentrice d'une maîtrise en gestion des organisations et d'un doctorat en études autochtones. Elle se spécialise dans l'insertion de la main-d'œuvre autochtone dans le secteur minier et enseigne l'administration des affaires et la gestion des ressources naturelles.