Rouyn-Noranda, le 10 juin 2021 – Ici, comme ailleurs dans le monde, les populations d'insectes pollinisateurs sont en déclin alors qu'elles sont importantes pour maintenir la biodiversité des écosystèmes naturels et la productivité agricole. La professeure l’Institut de recherche en mines et en environnement (IRME) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), ainsi que Julia Mlynarek et Alessandro Dieni de l’Insectarium de Montréal – Espace pour la vie, ont reçu une subvention du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et de six autres partenaires du milieu pour étudier comment la végétalisation des sites miniers peut participer à restaurer des services écologiques.
« Ce projet, échelonné sur quatre ans, étudiera comment les prairies à fleurs créées par la végétalisation des sites miniers en région forestière boréale soutiennent des communautés d'insectes pollinisateurs abondantes, diversifiées et en santé. En effet, des sites miniers végétalisés avec des plantes à fleurs appropriées pourraient favoriser la croissance et la reproduction de certains insectes pollinisateurs », explique la professeure de l’IRME, Marie Guittonny. « Cependant, la diversité florale et la qualité des ressources alimentaires pourraient diminuer sur les sites miniers, car ces derniers sont carencés et contiennent parfois des métaux potentiellement toxiques pour les plantes et les insectes », ajoute-t-elle.
La capacité des sites miniers végétalisés à soutenir des communautés d'insectes pollinisateurs est encore peu connue. En particulier, les plantes les plus favorables restent à identifier. L'approche méthodologique du projet consistera donc à travailler par plantes cibles et à étudier les communautés d'insectes qu'elles attirent.
Deux plantes indigènes pionnières, la verge d'or et l'asclépiade (hôte du papillon monarque) seront ciblées, mais également des plantes agronomiques à fleurs adaptées aux substrats miniers.
Résultats attendus
Les conclusions permettront aux différents partenaires du projet d'ajuster les mélanges de plantes utilisés pour végétaliser leurs sites miniers restaurés pour contribuer à la conservation des insectes pollinisateurs et contrebalancer les pertes de biodiversité causées par leurs activités, ce qui pourrait contribuer à favoriser l'acceptabilité sociale de certains projets miniers.
Nommée Impact des sites miniers végétalisés avec des plantes à fleurs sur les communautés d'insectes pollinisateurs en contexte forestier boréal, cette étude regroupe de nombreux partenaires, dont le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec, les mines Agnico Eagle Ltée, la Fonderie Horne une compagnie Glencore, Partenariat Canadian Malartic, Eldorado Gold Québec et SNC-Lavalin inc.
Ces travaux permettront d’intégrer les résultats dans la conception des plans de restauration et leur mise en œuvre sur les sites miniers abandonnés ou en fermeture, dans un horizon de cinq ans.
Karine Aubin
Agente d’information
Service des communications et du recrutement