Le Colloque Partenariat Autisme et Dépendances a eu lieu en ligne le 22 et le 23 avril 2021.
Cet évènement a permis à des membres du corps professoral des programmes en sciences humaines et sociales, en éducation et en santé, ainsi qu’à la communauté étudiante de ces mêmes disciplines, de présenter l'état d'avancement de leurs projets de recherche aux autres membres de la communauté scientifique, de même qu’aux professionnels et professionnelles œuvrant dans ces domaines.
Les présentations ont abordé les thématiques de collaborations intersectorielles et transversales au sein d'une même organisation lorsqu'une personne autiste désire recevoir des services spécialisés (p. ex. en dépendance, en santé mentale, en parentalité, en sexualité, etc.) alors qu'elle bénéficie de services de la direction Déficience intellectuelle, trouble du spectre de l'autisme et déficience physique (DI-TSA-DP).
Ce colloque est une initiative de Marie-Hélène Poulin, professeure en psychoéducation à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), en collaboration avec Gabrielle Sabbagh, coordonnatrice du Réseau national d'expertise en trouble du spectre de l'autisme (RNETSA), Kelly Tremblay, coordonnatrice du projet de recherche Partenariat autisme et dépendances (PAAD) et étudiante à la maîtrise en psychoéducation à l’UQAT, Claude L. Normand, professeure en psychoéducation et psychologie à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), ainsi que l’équipe du projet PAAD.
Programmation |
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Jeudi 22 avrilTraduction simultanée disponible8 h 30 à 8 h 45 MOT DE BIENVENUEpar Marie-Hélène Poulin Ph. D en sciences cliniques, professeure en psychoéducation à l’Unité d'enseignement et de recherche en sciences du développement humain et social, UQAT 8 h 45 à 10 hCONFÉRENCE D'OUVERTUREAméliorer la capacité des cliniciens en santé mentale à soutenir la santé mentale des autistespar Jonathan A. Weiss, Ph. D., psychologue agréé, professeur agrégé, Département de psychologie, Chaire de recherche de l'Université York sur l'autisme et les troubles neurodéveloppementaux en santé mentale, directeur du Centre LaMarsh pour la recherche sur l'enfance et la jeunesse, Université York, Toronto, Ontario, Canada 10 h 15 à 11 h 15 COMMUNICATION 1Comprendre la relation entre les troubles du spectre de l'autisme et la consommation de substances psychoactives chez les adultes et les adolescentspar Helandri Haasbroek, étudiante à la maîtrise en psychologie à l'Université de Johannesburg, Johannesburg, Gauteng, Afrique du Sud 11 h 30 à 12 h 15 COMMUNICATION 2Consommation de substances, santé mentale et autismepar Jean-Sébastien Fallu, Ph. D., professeur agrégé, École de psychoéducation, Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada. Directeur de la revue Drogues, santé et société 12 h 15 à 13 h DÎNER13 h à 14 hCOMMUNICATION 3Collaborer avec les personnes autistes dans la recherche et la pratiquepar Ariel Cascio, Ph. D., professeure adjointe, Médecine et société, Central Michigan University College of Medicine, Mount Pleasant, Michigan, États-Unis 14 h 15 à 15 h 15 COMMUNICATION 4Usage problématique de l’alcool, de drogues, d’internet et des jeux vidéo chez les jeunes adultes autistes au Québecpar Myriam Laventure, professeure titulaire au département des Sciences de la santé communautaire de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et Claude L. Normand, professeure agrégée au département de psychoéducation et de psychologie de l’Université du Québec en Outaouais 15 h 30 à 16 h 30 COMMUNICATION 5Autisme et utilisation problématique des jeux vidéopar Micah Mazurek, Ph. D., professeure agrégée, School of Education & Human Development [École d’éducation et du développement humain], Directrice, Supporting Transformative Autism Research (STAR), Université de Virginie, Charlottesville, États-Unis |
Vendredi 23 avrilConférences en français seulement9 h à 10 h COMMUNICATION 6Jeux vidéo, autisme, comportement et parents : un quatuor souvent problématiquepar Line Desjardins, psychoéducatrice en clinique privée et doctorante en psychoéducation à l’Université Laval, Québec, QC, Canada et Jonathan Deschênes-Casey, intervenant spécialisé en dépendance, Le Grand Chemin, Québec, QC, Canada 10 h 15 à 11 h 15 COMMUNICATION 7Intégration des services et dépistage en dépendancespar Karine Gaudreau, T.S., MIT, doctorante en sciences cliniques, spécialisation en toxicomanie, Département de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, QC, Canada 12 h à 13 h DÎNER13 h à 14 hCOMMUNICATION 8La télépratique, une modalité à considérer pour une offre de service ajustéepar Priscilla Ménard, B Sc., agente de planification, programmation et recherche, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), QC, Canada 14 h 15 à 15 h 15 COMMUNICATION 9Témoignage de parents sur l’accompagnement de leur enfant autiste ayant des difficultés liées à la consommation 15 h 30 à 16 h 30COMMUNICATION 10La formation croisée pour soutenir l’intégration des services dans le domaine des troubles concomitants : évolution et évaluation du programme montréalais MOT DE CLÔTUREpar Marie-Hélène Poulin |
Conférence d'ouverture
Communication 1
Communication 2
Communication 4
Communication 5
Communication 6
Communication 7
Communication 8
Télécharger la vidéo
Communication 9
Communication 10
Courriel : colloque.paad@uqat.ca
PERSONNES RESSOURCES :Marie-Hélène Poulin, Ph. D.
Professeure en psychoéducation
Unité d'enseignement et de recherche en sciences du développement humain et social
Conférencier : Jonathan A. Weiss, Ph. D., Psychologue agréé, Professeur agrégé, Département de psychologie, Chaire de recherche de l'Université York sur l'autisme et les troubles neurodéveloppementaux en santé mentale, Directeur du Centre LaMarsh pour la recherche sur l'enfance et la jeunesse, Université York, Toronto, Ontario, Canada
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
Il est reconnu que les enfants et les adolescents autistes sont plus susceptibles de présenter des problèmes de santé mentale, tels que l'anxiété, la dépression et les problèmes de comportement, que leurs pairs non autistes. Bien qu'il ait été démontré que la psychothérapie fondée sur des données probantes qui traite les problèmes de santé mentale chez les jeunes non autistes est efficace pour les jeunes autistes (par exemple, la thérapie cognitivo-comportementale), ces derniers sont moins susceptibles de bénéficier de ces interventions. Les personnes autistes font également état de difficultés d'accès et d'utilisation des services en santé mentale et d'insatisfaction à l'égard de la thérapie. Pour leur part, les cliniciens font souvent état de faibles niveaux de confiance, de connaissances et d'auto-efficacité dans le traitement des problèmes de santé mentale chez les clients autistes et rapportent également avoir des préoccupations concernant les jeunes qui présentent d'autres troubles neurodéveloppementaux. Si nous voulons élaborer des politiques éclairées et des plans de renforcement des capacités, nous avons besoin d'informations canadiennes sur la formation, l'expérience, les attitudes et les connaissances des cliniciens en matière de traitement des problèmes de santé mentale chez les clients autistes. En collaboration avec le Bureau des services à la jeunesse d'Ottawa et le Programme coordonné d’accès et d’orientation de résolution de cas d'Ottawa [Ottawa Coordinated Access and Referral case resolution program], nous avons coproduit une enquête en ligne auprès des cliniciens en santé mentale, conçue pour étudier ces variables. L'outil évalue également les problèmes les plus courants présentés par ces clients, les types d'adaptation au traitement qui sont employés et les besoins de formation des cliniciens. Cet exposé présentera les résultats de cette recherche, notamment la préparation des cliniciens à traiter les clients autistes et les types d'adaptation qu'ils utilisent pour ce faire. Il abordera également la manière dont il a éclairé les prochaines étapes du renforcement des capacités adaptées aux soins en santé mentale pour la jeunesse financée par l'État.
À PROPOS DU CONFÉRENCIER
Jonathan A. Weiss, Ph. D. (Université York), est professeur associé au département de psychologie, et psychologue clinicien. Les recherches du Dr Jonathan Weiss portent sur la santé mentale des personnes autistes ou présentant des déficiences intellectuelles tout au long de leur vie. Il mène des études sur la manière dont les personnes atteintes de troubles du développement accèdent aux soins de santé mentale, et s'intéresse à leurs besoins en matière de services, à leur utilisation et à leurs expériences. Son travail est porte aussi sur la compréhension et le soutien du bien-être familial lorsqu'au moins un membre de la famille présente un trouble du développement. Il s'intéresse au développement et à l'évaluation des programmes, et en particulier à l'impact des Jeux olympiques spéciaux sur le bien-être psychologique des participants, ainsi qu'aux interventions psychosociales visant à promouvoir la résilience et à améliorer la santé mentale des enfants et des adultes souffrant de troubles du développement. Les recherches du Dr Weiss sont financées par les Instituts de recherche en santé du Canada et le Conseil de recherches en sciences humaines, ainsi que par des sources non tripartites, notamment la Fondation ontarienne pour la santé mentale, le Kids Brain Health Network et l'Agence de la santé publique du Canada. Il est actuellement titulaire de la chaire de recherche York sur l'autisme, les troubles neurodéveloppementaux et la santé mentale.
Conférencier : Helandri Haasbroek, étudiante à la maîtrise en psychologie à l'Université de Johannesburg, Johannesburg, Gauteng, Afrique du Sud
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
Les troubles du spectre de l'autisme sont souvent considérés comme un facteur de protection contre la consommation de substances, mais il est difficile de déterminer l'ampleur de la consommation de substances dans cette population, car peu de recherches ont été menées sur ces variables qui interagissent. Vingt-six (26) études publiées entre 2009 et 2019 ont été utilisées pour déterminer la relation entre les troubles du spectre de l’autisme et la consommation de substances. Une indication importante selon laquelle cette population est plus susceptible de consommer des substances et de souffrir de troubles connexes a été trouvée, mais cela pourrait n'être vrai que pour les adultes et non pour les adolescents. Divers facteurs environnementaux, génétiques et neurologiques se combinent et peuvent contribuer à cette vulnérabilité, comme le sentiment d'isolement, les déficits des fonctions exécutives et l'héritabilité génétique. Des taux élevés de comorbidité de la dépression, des troubles anxieux et des troubles du déficit de l'attention/hyperactivité peuvent renforcer cette vulnérabilité. Le dépistage de la consommation de substances chez ces patients n'est pas une pratique courante et le traitement des troubles liés à la consommation de substances reste un défi, ce qui laisse penser que de nombreuses personnes pourraient être sous-diagnostiquées. Ces résultats démontrent la nécessité d'effectuer davantage de recherches de base et de sensibiliser davantage les milieux de la santé mentale à cette vulnérabilité.
À PROPOS DE LA CONFÉRENCIÈRE
Helandri Haasbroek poursuit actuellement sa maîtrise en psychologie de la recherche à l'Université de Johannesburg en Afrique du Sud. Ses recherches portent sur des témoignages qualitatifs concernant la motivation et les expériences des personnes autistes qui consomment des substances psychoactives.
Conférencier : Jean-Sébastien Fallu,Ph. D., professeur agrégé, École de psychoéducation, Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada. Directeur de la revue Drogues, santé et société
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
La conférence abordera d’abord plusieurs concepts de base mais largement simplifiés au sujet de la consommation de substances psychoactives, notamment les motifs de consommation, les types d’usage, la dangerosité des drogues, les politiques et la stigmatisation. Les limites générales des études sur la consommation de substances et celles particulières à la relation entre celle-ci et la santé mentale seront décrites. La conférence portera ensuite un regard plus spécifique sur les liens entre l’autisme, les drogues et la dépendance, particulièrement l’autisme de niveau 1. Suivra ensuite une discussion sur la question de la prise en charge, du besoin d’arrimage et d’intégration à la lumière de besoins reliés à la double problématique, la syndémie, et le caractère potentiellement structurant et synergique de cet arrimage ou d’une meilleure intégration. Une attention particulière sera finalement donnée en terminant à l’approche et aux interventions de réduction des méfaits avec cette clientèle.
À PROPOS DU CONFÉRENCIER
Jean-Sébastien Fallu est professeur agrégé à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal. Ses intérêts de recherche portent notamment sur l’étiologie et la prévention de la consommation problématique de substances et les politiques en la matière. Chercheur régulier à l’Institut universitaire sur les dépendances, au groupe de Recherche et intervention sur les substances psychoactives du Québec ainsi qu’au Centre de recherche en santé publique (CReSP).
Conférencière : Ariel Cascio, Ph. D., professeure adjointe, Médecine et société, Central Michigan University College of Medicine, Mount Pleasant, Michigan, États-Unis
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
Les chercheurs et les praticiens travaillant avec des personnes autistes qui recherchent des services spécialisés doivent collaborer avec les personnes autistes en tant que parties prenantes, participants, clients et collègues. Dans cet atelier, il sera question des travaux du groupe de travail sur l'éthique de la recherche en autisme organisé par l'Unité de recherche en éthique pragmatique de la santé de l'Institut de recherches cliniques de Montréal. Ce groupe de travail a été chargé d'élaborer des suggestions de meilleures pratiques en matière d'éthique de la recherche dans les études impliquant des personnes autistes, sur la base de l'expérience personnelle et d’une recension des écrits, et en utilisant le cadre de l'éthique de la recherche axée sur les personnes. Le groupe de travail était composé de chercheurs, de défenseurs des droits des autistes, de parents, de professionnels et de représentants d'organisations de défense des droits. Je présenterai un aperçu des principales questions d'éthique de la recherche ayant une incidence sur la recherche et la pratique dans les services spécialisés, notamment le respect, l'autonomisation, la dynamique du pouvoir et la collaboration participative. Je décrirai les stratégies visant à accroître l'accessibilité pour les personnes autistes, notamment en minimisant la charge sensorielle et en maximisant la clarté de la communication. J'aborderai également la diversité des personnes et des perspectives dans l'autisme et les communautés d'autistes, en mettant en garde contre une approche unique. Je parlerai de mon point de vue de chercheur non autiste, et j'inviterai au dialogue et à la réflexion sur la positionnalité.
À PROPOS DE LA CONFÉRENCIÈRE
Ariel Cascio, professeure adjointe au Central Michigan Université College of Medecine, a obtenu son doctorat en anthropologie de la Case Western Reserve University et a effectué un stage postdoctoral à l'Unité de recherche pragmatique en éthique de la santé de l'Institut de recherches cliniques de Montréal. Ses intérêts de recherche portent sur les questions sociales et éthiques liées à l’autisme et la clientèle autiste. Elle a effectué, entre autres, une recherche qui a été financée, en partie, par la Commission binationale Fulbright États-Unis-Italie et le Programme de bourses postdoctorales Banting du CRSH.
Conférencières : Myriam Laventure, professeure titulaire au département des Sciences de la santé communautaire de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et Claude L. Normand, professeure agrégée au département de psychoéducation et de psychologie de l’Université du Québec en Outaouais
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
Différentes études révèlent que les personnes autistes auraient une vulnérabilité accrue à l’abus d’alcool et de drogues et à une utilisation problématique d’internet et de jeux vidéo. La présence d’isolement social chez ces jeunes adultes, et les intérêts restreints, pour l’informatique entre autres, pourraient être liés à cette consommation problématique.
Deux volets d’une étude réalisée au Québec sur les dépendances avec et sans substances auprès de jeunes adultes autistes seront présentés. Le premier avait pour objectif de décrire et de comparer la consommation d’alcool et de drogues de ces jeunes, et le deuxième, l’utilisation problématique d’internet et des jeux vidéo, en considérant le sexe, l’âge, l’occupation et les diagnostics concomitants. L’échantillon était composé de 65 adultes autistes, dont 50,7 % de femmes (âge moyen = 23,77, é-t = 4,3).
Les résultats de la première étude indiquent que 15 % des jeunes adultes autistes présentent une consommation d’alcool ou de drogues à risque ou problématique, alors que 9,3 % des participants avaient une utilisation problématique d’internet et 3% avaient un score au-dessus du seuil du jeu (« gaming ») problématique. Si les garçons et les filles consomment de manière comparable, le fait d’être plus âgé et de présenter des symptômes dépressifs seraient associés à une consommation plus sévère de drogues et d’alcool.
Ces résultats seront discutés en lien avec les enjeux liés au dépistage et à l’intervention à offrir en matière d’utilisation d’alcool et de drogues, d’internet et de jeux vidéo aux jeunes adultes autistes.
À PROPOS DES CONFÉRENCIÈRES
Myriam Laventure est professeure titulaire au département des Sciences de la santé communautaire de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. Chercheuse régulière au Groupe de Recherche et d’Intervention sur les substances psychoactives – Québec (RISQ) et à l’Institut Universitaire sur les Dépendance du CIUSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Ses travaux de recherche portent sur la prévention chez les jeunes à risque de s’initier précocement à l’alcool et aux drogues et à risque de développer une consommation problématique.
Claude L. Normand est professeure agrégée au département de psychoéducation et de psychologie de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Ses travaux de recherche portent sur la participation sociale des jeunes et des adultes autistes ou qui vivent avec une déficience intellectuelle (DI) dans la société numérique. Elle a étudié les facteurs facilitant l’accessibilité aux technologies de l’information et de la communication, et collaboré au développement du programme FU-T (formation à l’utilisation des technologies) subventionné par l’OPHQ. Ses travaux les plus récents se penchent sur les risques associés à l’utilisation d’internet et des médias sociaux, dont le développement d’une dépendance ou une utilisation problématique des jeux vidéo.
Coauteure : Marie-Hélène Poulin, professeure agrégée à l’UQAT et chercheuse responsable de la subvention Développement de partenariat du CRSH ayant financé ce projet.
Conférencier : Micah Mazurek, Ph. D., professeure agrégée, School of Education & Human Development [École d’éducation et du développement humain], Directrice, Supporting Transformative Autism Research (STAR), Université de Virginie, Richmond, États-Unis
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
Les personnes autistes éprouvent des difficultés à s'engager dans la vie sociale et communautaire, mais ont souvent un intérêt marqué pour les technologies numériques. Les jeux vidéo semblent être particulièrement motivants et captivants; toutefois, la préoccupation pour les jeux vidéo et leur utilisation excessive peuvent être des problèmes cliniquement importants pour de nombreux enfants et adultes autistes. L'utilisation problématique des jeux peut interférer avec la participation aux activités et responsabilités quotidiennes et peut avoir des effets néfastes sur la santé mentale et le bien-être. Étant donné que les personnes autistes sont déjà exposées à des problèmes de santé et des difficultés psychosociales, une meilleure compréhension de ces questions est nécessaire pour favoriser des solutions positives. Cette conférence offrira un aperçu d'une série d'études menées pour examiner l'utilisation des jeux vidéo chez les personnes autistes. Les sujets et les résultats des études menées auprès d'enfants et d'adultes autistes seront examinés, notamment les patrons comportementaux, les préférences, les facteurs associés et les conséquences potentielles d'une utilisation problématique des jeux vidéo. Les résultats quantitatifs et qualitatifs seront explorés afin de fournir des perspectives plus larges sur des aspects importants de l'utilisation des jeux et des motivations chez les personnes autistes. Les implications cliniques et les pistes pour de futures recherches seront également abordées.
À PROPOS DE LA CONFÉRENCIÈRE
Micah Mazurek, Ph. D., est professeure associée à l'université de Virginie, directrice de l'initiative STAR (Supporting Transformative Autism Research), et psychologue clinicienne agréée spécialisée dans l'autisme. La Dre Mazurek dirige un programme de recherche financé par le gouvernement fédéral et axé sur la compréhension et l'amélioration des résultats pour les personnes autistes atteintes du spectre de l’autisme et leurs familles. Ses projets actuels portent sur le développement de nouveaux outils, techniques et technologiques technologies pour améliorer le diagnostic, le traitement et l'accès aux soins. Ses travaux portent également sur l'examen des aspects positifs et négatifs de l'utilisation des équipements technologiques sur écran, ainsi que sur l'amélioration de la santé et de la santé mentale des enfants et des adultes autistes atteints d'autisme.
Conférenciers : Line Desjardins, psychoéducatrice en clinique privée et doctorante en psychoéducation à l’Université Laval, Québec, QC, Canada et Jonathan Deschênes-Casey, intervenant spécialisé en dépendance, Le Grand Chemin, Québec, QC, Canada
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
Depuis plusieurs années, l’utilisation problématique des jeux vidéo chez les jeunes fait l’objet de recherches dont un nombre croissant s’intéresse aux personnes autistes. Cependant, à ce jour, force est de constater que peu d’entre elles concernent la relation entre les pratiques parentales et l’utilisation problématique des jeux vidéo. Cette activité de transmission de connaissances porte sur les pratiques parentales recommandées pour l’encadrement des jeunes et des adolescents autistes en regard de l’utilisation problématique des jeux vidéo. Dans un premier temps, le portrait des résultats d’une revue systématique sur ce sujet sera présenté. Ensuite, il sera question des variables qui contribuent à l’émergence de cette problématique. La nature du jeu vidéo et de sa présence dans le milieu familial, les caractéristiques ou les vulnérabilités liées à l’autisme pouvant favoriser la surconsommation de jeux vidéo, la fonction du comportement du jeune ainsi que les choix de stratégies parentales et de leur contexte d’utilisation seront discutés.
Les stratégies utilisées par les parents de jeunes non autistes sont aussi discutées, et ce, dans un contexte similaire et nous comparerons les résultats. Des outils de dépistage et d’évaluation disponibles ainsi que les services offerts actuellement aux jeunes et à leurs familles par Le Grand Chemin seront ensuite présentés. Les intervenantes et intervenants ainsi que les parents qui côtoient cette réalité y trouveront des pistes de réflexion et d’intervention.
À PROPOS DES CONFÉRENCIERS
Line Desjardins est psychoéducatrice en clinique privée. Étudiante au doctorat sur mesure en psychoéducation et en psychopédagogie à l’Université Laval, son projet est réalisé sous la direction des professeures Francine Julien-Gauthier et Marie-Hélène Poulin. Ses intérêts professionnels concernent les interventions éducatives à privilégier avec les familles ayant un enfant autiste. Ainsi, il lui semble naturel que son projet doctoral s’intéresse à la problématique des écrans et, plus spécifiquement, celle liée aux jeux vidéo.
Conférencière : Karine Gaudreau, T.S., MIT, doctorante en sciences cliniques, spécialisation en toxicomanie, Département de médecine et des sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, QC, Canada
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
Parmi les personnes présentant un trouble de santé mentale, 20 à 50% développeront un trouble lié à l’utilisation d’une substance (TUS). Cette comorbidité apporte alors un pronostic moins favorable car les personnes ont une plus faible observance au traitement et une utilisation plus erratique des services. Plusieurs facteurs favorisent l’efficacité des traitements dont le dépistage précoce, travailler les deux troubles de façon intégrée et favoriser des suivis adaptés aux besoins. Cette présentation portera sur les outils généraux de dépistage et d’évaluation de la dépendance ainsi que des conseils de passation. Les différents types de traitement offerts en troubles concomitants seront présentés. Les meilleures pratiques relatives aux traitements intégrés collaboratifs seront abordés. Les objectifs de traitements potentiels pour des intervenants en suivi gradués selon le stade de motivation de la personne seront également partagés.
À PROPOS DE LA CONFÉRENCIÈRE
Karine Gaudreau est travailleuse sociale depuis 20 ans. Elle a travaillé pour le Centre intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale nationale auprès de personnes présentant des troubles mentaux graves ainsi que plusieurs problèmes associés, dont le trouble d’utilisation de substances. Elle a coordonné pendant quelques années une formation en trouble concomitant dans son CIUSSS, permettant à plus de 100 intervenants par année de recevoir des formations sur une diversité de sujets. Doctorante en sciences cliniques avec une spécialisation en toxicomanie à l’Université de Sherbrooke, ses intérêts sont l’utilisation des proches pour favoriser la motivation de personnes présentant des troubles concomitants. À cette même université, elle est chargée de cours où elle enseigne des cours en intervention auprès des personnes présentant des troubles d’utilisation et conditions associées. En clinique, elle pratique auprès d’une clientèle en troubles concomitants et leur proche.
Conférencière : Priscilla Ménard, B Sc., agente de planification, programmation et recherche, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), QC, Canada
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
La pandémie de COVID-19 a nécessité la prise de mesures exceptionnelles pour diminuer la propagation du virus. L’obligation de limiter les déplacements et les contacts sociaux a occasionné un défi pour la prestation de services offerts aux personnes autistes et leurs proches. Pourtant, les besoins de soutien et d’apprentissages demeurent, pouvant même s’accentuer pour certains. La mise en place de nouvelles modalités d’intervention, telle que la télépratique, s’avère une option à la prestation de services habituelle. Au printemps 2020, un comité interétablissements, mené par l’Institut universitaire en DI-TSA, a été mis sur pied pour soutenir les intervenantes et les intervenants dans la mise en place de la télépratique auprès des personnes autistes ou ayant une DI et leurs proches. La télépratique est maintenant envisagée comme une modalité à maintenir dans l’offre de service post-pandémie.
Cette présentation a pour objectif de faire connaitre les documents et les productions disponibles pour soutenir la réalisation d’activités en télépratique ainsi que les travaux du comité.
À PROPOS DE LA CONFÉRENCIÈRE
Priscilla Ménard a été éducatrice spécialisée pendant près de 10 ans auprès d'une clientèle autiste de tous âges ou ayant une déficience intellectuelle (DI). Après avoir réalisé divers mandats d'agente de planification, programmation et recherche dans les services cliniques, elle joint l'équipe de recherche psychosociale de l'Institut en DI-TSA en 2017. Elle y agit principalement à titre de professionnelle en soutien au développement des pratiques, en collaboration avec le milieu clinique et de la recherche. Impliquée depuis le début de la pandémie dans les travaux relatifs à la Télépratique, elle assure la coordination du comité Télépratique en DI-TSA.
Conférenciers : Michel Perreault, chercheur, Douglas Research Centre; professeur associé, Département de psychiatrie, Université McGill, Montreal, QC et Léonie Archambault, coordonnatrice de recherche, Centre de recherche de l’hôpital Douglas et doctorante en sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, QC, Canada
RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE
La prévalence des troubles concomitants de santé mentale et d’utilisation de substances est élevée dans les pays occidentaux. Or, les services offerts sont généralement fragmentés. Afin de soutenir l’intégration des services, un programme de formation croisée a été initié à Montréal en 2002.
Entre 2002 et 2020, le Programme de formation croisée a mis en œuvre 19 journées d’échanges et six cycles de stages d’observation, pour un total de plus de 6000 participations. L’évaluation des activités a permis de documenter la satisfaction et l’acquisition de connaissances. Par exemple, pour la période 2010-2016, la majorité des participants aux sessions d’échanges rapportent avoir obtenu de l’information utile sur l’offre de service pour orienter les personnes auprès desquelles ils travaillent (71 %), avoir appris davantage sur le fonctionnement d’autres ressources (73 %) et avoir identifié des intervenants d’autres réseaux qui pourraient les orienter au besoin (71 %).
Depuis mars 2020, les mesures de distanciation sociale associées à la COVID-19 ont forcé la transition des activités du programme vers un format numérique. Une formation en ligne et des rencontres virtuelles avec des représentantsde programmes ont été développées. L’évaluation des impacts du virage numérique est en cours, et les résultats préliminaires montrent une satisfaction très élevée chez les participants rejoints. Par exemple, 95 % des personnes ayant évalué la formation en ligne rapportent avoir réalisé des apprentissages, et 92 % des personnes ayant évalué les rencontres virtuelles rapportent avoir obtenu de l’information utile sur différentes ressources pour pouvoir y orienter les personnes auprès desquelles elles travaillent.
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